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We Need to Talk About Cinéma

We Need to Talk About Cinéma
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6 juin 2012

Moonrise kingdom

 

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C’est le nouveau film de Wes Anderson. Des films de lui que j’ai vus il y a « la famille Tennenbaum » film qui m’a beaucoup marquée, et « à bord du Darjeeling Limited » qui m’a fait rire. Ses films sont poétiques, drôles par leur absurdité, coloré entre le vintage et le kitsch.

Celui-ci est une histoire d’amour entre deux enfants, qui se passe sur une île. L’ambiance du film est véritablement insulaire, on est coupé du monde, dans un univers très spécial.

Le film est rythmé par les interventions d’un journaliste, qui justement cassent le rythme, tout en étant très drôles (une des choses que je préfère dans le film). C’est donc une histoire d’enfants sur une île, avec des scouts et des acteurs incroyables.

Ils se sont rencontrés à un spectacle de l’arche de Noé, on sent que le réalisateur a déjà vécu ce genre de spectacle, c’est ça qui est fabuleux. Lui est abandonné par ses parents et scout à plein temps, elle est en crise de pré adolescence contre ses parents qui sont désemparés et la considèrent comme une enfant difficile. Ils s’écrivent, et fuguent tous les deux. Les scènes sur la plage (où ils campent) sont absolument sublimes, et racontent toute la véracité d’un premier amour si poétique : il lui perce les oreilles pour y attacher des hameçons (métaphore de la perte de la virginité, au moment le plus érotique alors que ce sont des enfants), ils dansent un slow sur Françoise Hardy… tout est beau et on comprend qu’ils ne veulent pas grandir, qu’ils sont amoureux, mais pas d’un amour enfantin comme on peut le croire, même à 12 ans l’amour est grave !

Les adultes quant à eux sont tristes, désabusés et ne comprennent rien au monde des enfants. Homme trompé, femme qui trompe, Bruce Willis dans un rôle très très différent de d’habitude, en fait il est invisible, inintéressant, mais très convaincant. Tout n’est pas rose, un chien meurt, la route des indiens est un épisode dont on se passerait bien, mais en règle générale on sourit, Wes Anderson est unique en son genre, c’est beau, c’est drôle.

La musique est très sympathique aussi, c’est d’ailleurs le même compositeur que « de rouille et d’os » ! (Alexandre Desplats, né le 23 août 1961).

 Si vous avez lu des romans de Salinger, le monde de Wes Anderson y fait penser,  miraculeux, plein de trouvailles. Et on voit que le scoutisme est toujours utile ! Non ce n’est pas dépassé !

P.

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6 juin 2012

De rouille et d'os

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Clairement le film que j’ai le plus aimé depuis un certain temps. Nouveau film de Jacques Audiard, comme chacun sait, avec Marion Cotillard et un jeune homme belge bien plus que prometteur, Matthias Schoenaerts. Présenté à Cannes, n’a rien reçu, une honte.

Inculte que je suis, je n’ai pas vu « le Prophète », je ne pourrai donc pas faire de comparaisons entre ces deux films. D’habitude, j’ai Marion Cotillard en horreur (ne me demandez pas pourquoi, c’est presque physique, elle m’insupporte), mais là j’ai été émue, bouleversée même par son jeu. La première scène du film est absolument sublime, indescriptible mais elle annonce bien ce qui va suivre : un chef d’œuvre en terme de mise en scène.

 L’histoire du film, si on la raconte, semble bien pâle et inintéressante, tournée vers le mélo, mais l’humain y est traité si profondément et intelligemment qu’en fait c’est passionnant. On ne peut pas s’empêcher de se demander duquel des deux Jacques Audiard est amoureux, il filme de façon incroyable le corps de Matthias, véritable objet tout en muscle, son corps et omniprésent dans le film, et il rend Marion sublime en filmant sa douleur avec amour.

Ils sont tous les deux handicapés, elle n’a plus de jambes, lui semble incapable de tout sentiment, de toute empathie, il est même à la limite du langage articulé. Il a un enfant mais il ne sait pas s’en occuper, il ne le connait pas, il ne cherche pas à le comprendre. Soit dit en passant le gamin est très bon acteur aussi.

Malgré son sujet, ce film n’est pas un mélo. Pas un seul instant le metteur en scène ne tente de nous arracher des larmes, mais au contraire il arrive même parfois à nous faire rire. Mais c’est un film dont on se souvient, à la fois un portait de société (la sœur du héros qui se fait virer du supermarché où elle travaille pour avoir volé des yahourts périmés, lui-même qui fouille les poubelles pour nourrir son fils) plus puissant que tous les reportages du monde, et un objet artistique magnifique, porté sur l’humain qui se bat dans tous les sens du terme (il se bat pour survivre, et c’est aussi son métier). A la fin du film, il découvre tous les sentiments en même temps, il s’est humanisé petit à petit, et on ne s’en rend compte qu’à ce moment là.

A voir.

P.

6 juin 2012

Cosmopolis

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Pendant tout le film j’ai eu l’impression que je n’allais pas tarder à comprendre un truc, comme si c’était un film à clé. Sauf que je n’ai rien compris du tout, aucun dénouement n’est venu m’aider.

 Les acteurs sont très impressionnants, en particulier Robert Pattinson bien sûr, que je n’aurais pas imaginé pouvant être aussi crédible, et Juliette Binoche, que je n’avais jamais vue dans un rôle aussi « trash » mais à qui ça va très bien. Mais je savais que c’était une grande actrice, tout comme Mathieu Amalric (tout ça parce qu’ils sont français ?) qui apparait dans le seul moment du film où m’a quittée cette sensation de malaise que j’avais depuis un moment. Pour dire la vérité, j’ai été à la limite de la claustrophobie pendant la plupart des scènes qui se passent dans la voiture, ce qui parait bizarre étant donné que 1) ce n’est qu’un film, je n’étais pas VRAIMENT dans cette voiture qui, en plus, est très grande et que 2) je ne suis pas du tout claustrophobe à ma connaissance. Le pourquoi de cette sensation m’apparut plus tard, en fait la caméra ne bouge jamais, les scènes sont figées, ce sont tout le temps les mêmes, en fait en ce qui concerne la caméra et le montage, on s’emmerde.

De ce que j’ai compris il s’agit en tout cas d’une critique de la société, du capitalisme, de la paranoïa, des riches, de l’égoïsme, enfin rien de très original. Mais j’ai l’impression qu’il y a beaucoup plus que ça, je ne parviens pas à me défaire de l’idée que je n’ai pas compris le « truc » principal du film, en tout cas en ce qui concerne le personnage de Robert Pattinson : comment est ce qu’il a autant d’influence sur le monde ? Il me semble qu’il y a quelque chose avec le temps qui passe plus lentement pour lui que pour les autres. Et quelque chose sur le fait qu’il parvient à manipuler tout le monde de façon à ce qu’ils fassent ce qu’il faut et que lui ne fasse rien du tout. Comme le dit sa femme blonde au début « ton seul travail c’est de savoir ». Son rôle à elle m’intrigue également, elle semble représenter toute la frustration de cet homme qui a tout ce qu’il veut sauf ce qui semble évident à tous les autres, faire l’amour à sa femme.

L’idée que je n’ai rien compris au film m’est apparue comme évidente lors de la dernière scène, où j’ai eu l’impression que la seule personne à part moi qui ne comprenait rien non plus était le personnage principal. Mais là encore je ne suis sûre de rien, les dialogues étaient vraiment trop longs et compliqués à suivre. Il semble en tout cas que le film traite du suicide, au début du film, il a tout, le pouvoir, l’argent, et à la fin il n’a plus rien, il se fait du mal à lui-même et se rend chez la personne qui veut le tuer. En tout cas, par rapport au seul autre film de Cronenberg que j’ai vu (A dangerous method), celui-ci m’a paru beaucoup plus intéressant, moins hollywoodien aussi. Je ne peux toutefois pas vous le recommander… on s’ennuie pas mal. En revanche je pense que lire le roman dont c’est adapté peut être intéressant.

P.

 

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Première recommandation à faire par rapport à Cosmopolis ? : Attention à la bande-annonce mensongère qui nous promet un film rythmé, poignant et apocalyptique ; on est forcément déçus.
C’est à la mode en ce moment le monde de la finance, les goldenboys.. il est dommage pour ce film de cacher autant de réflexion derrière cette tendance qui semble quelque peu inutile et ne rien apporter.


Robert Pattinson n’a globalement qu’une expression tout au long du film mais il la fait très bien, certes, on peut lui reconnaître ça. Le casting est tout de même parfois hasardeux et le film est parsemé de quelques fausses notes qui agacent. Les dialogues sont souvent sans queue ni tête et difficiles à suivre et c’est réellement gênant mais surtout dommage car quelques très bonnes idées se sont tout de même cachées dans le film (l’obsession limite psychose de la santé, de la jeunesse puis la solitude.. qui dépeignent aussi une société américaine malade).


Une des choses qui m’aura le plus marquée relève de la technique. En effet tout au long du film, la caméra donne un point de vue comme submergé et un changement radical dans la dernière demi-heure nous permet d’un coup de respirer et de reprendre le dessus, de reprendre contact avec la réalité. On peut y voir là la transposition de ce qui se passe en réalité dans la tête d’Eric : il se reconnecte enfin au monde réel, il sort enfin de cet univers parallèle de sa limousine. On distingue mieux les visages, les dialogues, on sort du flou dans lequel on a été plongé pendant plus d’une heure dans ce quasi huis-clos.


En fait, tout dans le film est une métaphore, tout représente quelque chose d’autre et c’est à nous d’essayer de comprendre. Mais y a-t-il justement quelque chose à comprendre ?
La grande question qui reste étant : est-ce un roman réussi mais mal transposé ou le roman à la base était-il déjà décevant ?
Un film donc globalement décevant et à voir seulement pour pouvoir enfin en parler et se faire sa propre opinion.


Bonus : il ressortira au moins une vraie bonne chose de ce film, cette musique. 

Bonus 2 (dédicace à mes soeurs) : le garde du corps de R. Pattinson est le même acteur que Joshua le chien de Dark Angel. Oui oui.

A.

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