Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
We Need to Talk About Cinéma
We Need to Talk About Cinéma
Publicité
Archives
6 juin 2012

De rouille et d'os

1008456_fr_de_rouille_et_d_os_1335448641712


Clairement le film que j’ai le plus aimé depuis un certain temps. Nouveau film de Jacques Audiard, comme chacun sait, avec Marion Cotillard et un jeune homme belge bien plus que prometteur, Matthias Schoenaerts. Présenté à Cannes, n’a rien reçu, une honte.

Inculte que je suis, je n’ai pas vu « le Prophète », je ne pourrai donc pas faire de comparaisons entre ces deux films. D’habitude, j’ai Marion Cotillard en horreur (ne me demandez pas pourquoi, c’est presque physique, elle m’insupporte), mais là j’ai été émue, bouleversée même par son jeu. La première scène du film est absolument sublime, indescriptible mais elle annonce bien ce qui va suivre : un chef d’œuvre en terme de mise en scène.

 L’histoire du film, si on la raconte, semble bien pâle et inintéressante, tournée vers le mélo, mais l’humain y est traité si profondément et intelligemment qu’en fait c’est passionnant. On ne peut pas s’empêcher de se demander duquel des deux Jacques Audiard est amoureux, il filme de façon incroyable le corps de Matthias, véritable objet tout en muscle, son corps et omniprésent dans le film, et il rend Marion sublime en filmant sa douleur avec amour.

Ils sont tous les deux handicapés, elle n’a plus de jambes, lui semble incapable de tout sentiment, de toute empathie, il est même à la limite du langage articulé. Il a un enfant mais il ne sait pas s’en occuper, il ne le connait pas, il ne cherche pas à le comprendre. Soit dit en passant le gamin est très bon acteur aussi.

Malgré son sujet, ce film n’est pas un mélo. Pas un seul instant le metteur en scène ne tente de nous arracher des larmes, mais au contraire il arrive même parfois à nous faire rire. Mais c’est un film dont on se souvient, à la fois un portait de société (la sœur du héros qui se fait virer du supermarché où elle travaille pour avoir volé des yahourts périmés, lui-même qui fouille les poubelles pour nourrir son fils) plus puissant que tous les reportages du monde, et un objet artistique magnifique, porté sur l’humain qui se bat dans tous les sens du terme (il se bat pour survivre, et c’est aussi son métier). A la fin du film, il découvre tous les sentiments en même temps, il s’est humanisé petit à petit, et on ne s’en rend compte qu’à ce moment là.

A voir.

P.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité